Le moment est enfin venu – les sacs à dos pleins, nous attendons sur la jetée de Puerto Caldera et apercevons le Star Flyer mouiller l’ancre au large. De notre voyage de quatre semaines à travers le Costa Rica, nous passons la première semaine sur le grand voilier. Au départ de Puerto Caldera, nous parcourons plus de 1 000 kilomètres le long de la côte Pacifique jusqu'au Nicaragua et retour, avec un maximum de 170 passagers.
L’ambiance à bord du Star Flyer est décontractée et désinvolte. Nous savourons la convivialité des jours en mer. Après un copieux petit-déjeuner de spécialités locales, nous profitons, installés sur un transat, du calme et du soleil. Je m'allonge souvent dans le filet devant la proue et j’observe les dauphins rapides faire la course avec notre bateau. Un peu plus tard, je grimpe au mât, tel un pirate, et je fais le guet aux grandes tortues marines, aux autres navires ou si la terre est en vue.
Des spectacles de Broadway, comme sur les grands paquebots de croisière, l‘hôte les cherche en vain à bord. À bord du Star Flyer, l'accent EST MIS sur l'engagement artistique de l'équipage et, chaque soir sur le pont, on présente un spectacle musical différent. Un soir, des artistes locaux en costume traditionnel, montent à bord et nous font découvrir une danse costaricaine typique.
Une particularité est la « Open Bridge Policy » qui renforce le romantisme marin. Contrairement aux grands paquebots de croisière, où les hôtes ne sont pas autorisés à accéder au pont pour des raisons de sécurité, chacun est le bienvenu sur le pont du Star Flyer. De temps à autre, nous discutons avec le capitaine, suivons notre trajet sur la carte et posons des questions sur la navigation, les nœuds marins, la météo et l'océanographie.
Playa del Coco, Curu et Santa Rosa – déjà les noms présagent des choses paradisiaques au Costa Rica. À bord de canots de sauvetage, nous regagnons la terre ferme pour un tour de découverte. Sur terre, les possibilités sont quasi illimitées et tous les clients en ont pour leur argent. Les plus actifs partent en randonnée à travers les forêts tropicales sèches, nuageuses ou pluviales, pour découvrir le royaume des aras rouges, des paresseux, des sapajous capucins et des iguanes, ou se défoulent lors d’un rafting sur la rivière Carobici.
Les casse-cous coursent à travers les cimes des arbres avec un harnais d'escalade et un casque sur une tyrolienne et profitent de vues autrement réservées aux singes et aux oiseaux. Et les amateurs de détente trouveront leur bonheur sur les plages oniriques et solitaires, aux eaux bleu turquoise, sous un cocotier ombragé – et, bien sûr, une boisson rafraîchissante à la mangue et à la noix de coco, fraîchement mélangée, est un must.
Notre seul arrêt au Nicaragua est à San Juan del Sur. Le temps semble s'être arrêté ici. Routards, surfeurs, marginaux et artistes séjournent dans la petite ville, la plupart attendent « leur vague ». Après quelques tentatives, nous nous décidons de ne pas faire carrière dans le surf et nous montons plutôt une colline jusqu'à la deuxième plus grande statue du Christ au monde. Nous sommes récompensés pour cette ascension sudorifique par une vue imprenable sur la baie et le lieu. Pour couronner le tout, nous nous offrons une Toña – Cerveza Nicaragua, bien fraîche.
Une journée de rêve nous attend à l’Isla Tortuga. Dans une petite baie sur une plage isolée, l'équipage organise un barbecue fabuleux : poissons frits, boulettes de viande, pommes de terre épicées caribéennes, bière, boissons gazeuses, cocktails, bananes grillées et ananas - tout ce que l’on puisse souhaiter. Tout au long de la journée, nous faisons ce que nous avons envie de faire. Entre la détente et le délassement, nous plongeons encore et encore dans les eaux fraîches, ou nous attrapons l'un des équipements de sports nautiques fournis par l'équipage : tuba, kayak et planche de surf.
En guise d’adieu, nous profitons d'un des plus beaux couchers de soleil et nous nous émerveillons devant l'énorme boule de feu qui s'enfonce lentement dans la mer. L’équipage lève les voiles dès notre retour à bord. Avec beaucoup de vent dans les voiles et sur la musique de Vangelis « Conquête du Paradis », nous laissons Isla Tortuga derrière nous et notre capitaine met le cap sur la destination du lendemain.
Un pur feeling de chair de poule.